CRELIER MUSIC PUBLISHING

HAMELIN

HAMELIN 

Opéra 

Jeune Public 

 

Musique de Louis Crelier / Livret de Valérie Letellier 

 

 

Langue originale: français, durée 70 minutes 

  

Protagonistes: 

Solistes: Le joueur de flûte, le Garde, le Maire, le Prêtre, La Sorcière 

Choeur : Trois villageois, quatre villageoises et huit enfants 

  

Musiciens : Flûte, basson, violoncelle, harpe celtique et bande-son 

  

Direction musicale : Louis Crelier 

Mise en scène Valérie Letellier / Scénographie et costumes Gilles Lambert 

Ensemble et solistes de Vox-Geneva dirigés par Serge Ilg 

Maîtrise du Conservatoire Populaire de Genève dirigée par Magali Dami et Fruzsina Szuromi 

Production : Louis Crelier pour Lyrique en Scène en coproduction avec Opéra en Scène 

 

L'histoire 

1280, Saint-Empire romain germanique. Une cogue vient d’amarrer dans le port de Brême. Matelots, mousses et moussaillons sont accrochés aux mâts et aux guindes, terrorisés par des rats qui, à l’approche de la terre, ont jailli du fond des cales et envahissent le port. 

  

À Hamelin, au pied des remparts de la ville un guetteur veille pour empêcher les rats de pénétrer. Surgit une bande d'enfants pauvres, vêtus de haillons et menée par leur chef qui demande refuge le temps d'une nuit. Le garde refuse d’ouvrir la porte par peur que les rats ne passent. Les enfants insistent et tentent de forcer l'entrée. Affolé le garde sonne le cor mais trop tard : les enfants ont créé une brèche, une multitude de rats s’y engouffre et pénètre dans la ville. 

  

Le jour suivant un ménestrel se présente et demande alors à voir le bourgmestre pour lui proposer un marché : 100 écus pour se débarrasser des rats. Il finit par accepter en y mettant toutefois une condition: afin d’être bien sûrs qu’aucune bête ne revienne, le dératiseur devra attendre cent jours pour recevoir son dû. Le marché est conclu et le joueur quitte la ville, entraînant au son du pipeau tous les rats qui disparaissent à sa suite. Il devient dès lors le héros d’Hamelin. 

  

Cent jours plus tard, Mardi Gras. Le Carnaval bat son plein quand le joueur de pipeau revient dans la Cité pour réclamer son dû. Tous les enfants se sont déguisés en rats, tandis que les adultes se sont travestis en ménestrels ou en chats. Il retrouve le bourgmestre entouré de notables qui ripaillent et tous refusent de lui donner la somme promise. Sans mot dire, il se met alors à jouer du pipeau entraînant les enfants à sa suite et quitte Hamelin au nez et à la barbe des parents qui, enivrés par la fête, ne s’aperçoivent de rien. Le lendemain, lorsqu’ils prennent conscience du drame, commence un cortège de regrets et de lamentations. Tous regrettent leur action mais sont contraints d’accepter la calamité qui frappe la ville. 

  

Quelques lunes plus tard à Hamelin devant les remparts de la ville le guetteur veille. Surgit alors une bande d'enfants pauvres menée par leur chef qui, une fois encore, demande refuge le temps d'une nuit. Le garde, bienveillant cette fois ouvre la porte. Les enfants pénètrent au cœur de la ville où ils sont accueillis comme des rois. La joie de tous fait échos aux rires d’enfants qui résonnent au loin. Le meneur d’enfants tend l'oreille, ne franchit pas l’enceinte et s’en retourne par les chemins. 

 

 

Thématique 

Partis pour fuir la famine, la peste ou la guerre, il était courant qu’au Moyen-Age des hordes d’enfants sillonnent les campagnes de bourg en bourg. Profitant de l’aubaine, des prédicateurs pénétraient le monde rural afin de recruter ces jeunes gens pour grossir notamment les rangs des croisés partis en Terre Sainte pour libérer Jérusalem. Les jeunes gens se laissaient tenter, sensibles à la fièvre liturgique qui prônait la récupération de la Sainte Croix, tombée aux mains de Saladin ou encore la reconquête de l’Espagne. C’est dans ce contexte qu’ont commencé à circuler des légendes ayant trait à la disparition d’enfants dont, à la suite de Grimm et son Joueur de Flûte, s’inspire ce livret. L’histoire contée ici, faisant écho à l’actualité, met en scène une sorte de circularité migratoire où les enfants sont les plus grandes proies, êtres fragilisés qui ne peuvent survivre sans la protection bienveillante des générations qui les précèdent. A cet égard, le héros joueur de pipeau ou «l’enivreur», tire sa puissance de la faillite d’un milieu où la parole ne tient plus et dont les multiples carences nourrissent le désir de fuir une réalité dont les coordonnées ne font plus sens. 

  

Opulence et précarité, don ou rétention, sincérité ou mauvaise foi forment quelques un des binômes sur lesquels se déploie l’histoire qui arrive à son apogée lors d’un carnaval où règne une confusion qui va précipiter le drame : la disparition des enfants. 

  

La fin heureuse met fin à l’ambulation. L’accueil offert aux déracinés, s’appuyant sur la générosité et l’acceptation de l’autre, permet de trouver une issue au manque (en ce qui concerne les enfants errants) et au manque du manque (en ce qui concerne les enfants nantis). Dans une histoire où se croisent figures parentales réelles et figures de substitution, les masques finissent par tomber pour laisser place à l’émergence d’une parole vraie doublée d’un acte juste permettant de rétablir les fondements d’une communauté heureuse.