LA PASSION SELON MARIE
Opéra Apocryphe
Marie plurielle ou les figures de Marie dans les écrits apocryphes chrétiens
Musique de Louis Crelier / Textes et livret de Valérie Letellier
Création Printemps 2022
Samedi 21 mai, NEUCHATEL, Temple du Bas
Dimanche 22 mai, LAUSANNE, Salle Métropole
Dimanche 5 juin, PARIS, Cirque d'Hiver Bouglione
Samedi 11 juin, GENEVE, Victoria Hall
Dimanche 12 juin, FRIBOURG, Aula Magna
En création par le choeur Lyrica-Opéra de Neuchâtel, les Choeurs de Paris Lacryma Voce et l'Orchestre des Nations, de Genève, dirigés par Antoine Marguier, avec Clara Meloni, soprano (Marie), Juliette Galstian, mezzo-soprano (Anne), Sacha Michon, baryton-basse (Zacharie et Pierre), Hoël Troadec, ténor (l'Archange Raphaël), Zoé Vauconsant-Massicotte, contralto (l'Archange Michel) et Rémi Ortega, baryton (Le Prêtre). Une production Lyrique en Scène et Opéra en Scène.
Thématique
Le livret, qui se décline en quatre tableaux, s’inspire d’écrits apocryphes chrétiens rejetés par la tradition apostolique, pour la plupart gnostiques, qui nous présentent le Christ prodiguant un enseignement ésotérique à ses disciples après sa résurrection. Réservés pendant des décennies à la seule lecture des spécialistes, ces textes sont aujourd’hui plus connus d’un public devenu friand de spiritualités exotiques, d’autant que les thèses qu’ils défendent recèlent de nombreux points communs avec quelques idées phares du « New-Age », courant qui traverse l’occident depuis une cinquantaine d’années.
Parmi elles, l’idée centrale développée ici faisant de l’homme un instrument de son propre salut sans le secours de la Grâce. Ce point repose la question tant débattue et toujours actuelle du Capax Dei, remettant sans cesse en cause la légitimité d’une Eglise comme intermédiaire, chaque être humain étant profondément “Vierge”, c’est-à-dire portant en son sein la possibilité de redonner naissance au Christ, au Verbe, à la Loi.
Le livret met avant tout en scène deux disciplines du Christ : Marie Madeleine (Myriam de Magdala, la “prostituée”) et Marie, la mère de Jésus. C’est autour de ces deux figures que l’œuvre se concentre. Ces deux Marie, témoins de la parole du ressuscité et porteuse d’un message à l’humanité, sont dans le livret confondues afin de souligner les qualités qui les unissent et surtout la similitude de leur mission.
Le choix de se concentrer sur les personnages de Marie et Marie Madeleine est une manière de souligner le rôle primordial des femmes dans l’Eglise primitive où, douées de visions, de charismes, elles étaient parfois considérées comme des messagères intercédant entre Dieu et l’homme, aspect qui nous renvoie au problème parfois non encore résolu et souvent épineux de leur mode d’implication dans les différentes églises chrétiennes d’aujourd’hui.
Au-delà de ces questions d’ordre théologique, le parcours des deux femmes traduit plus simplement l’accession à une redéfinition de soi, l’union extatique n’étant que le mouvement métaphorique d’un «mourir et ressusciter», transformation nécessaire à la réappropriation d’une parole propre faisant fi du discours imposé (L’Avènement), du passage d’un être-en-soi à un être-pour-soi (La Transfiguration) prélude ici à un être pour autrui (La Passion).
© 2022 Crelier Music Publishing (Suisa/SSA) / Peinture : «In the Wake» de Maria Kreyn